mardi 19 octobre 2021
Les œuvres de jeunes de l’IME du Centre Robert Doisneau exposées au Musée du Luxembourg
Les vendredi 24 et samedi 25 septembre, 6 jeunes de l’Institut Médico-Educatif (IME) du Centre Robert Doisneau de Paris ont présenté depuis le Musée du Luxembourg leurs œuvres, réalisées dans le cadre du projet « Histoires d’art aux Petits Soins », à leur famille et aux invités de leur établissement.
Initié au printemps 2021, ce partenariat avec la Réunion des musées nationaux-Grand Palais vise à offrir une médiation spécifique en faveur de jeunes présentant des troubles du spectre autistique.
Les invités ont ainsi découvert à l’occasion de cette restitution le parcours de découverte et de pratique culturelles vécu par les participants, le long de 10 séances réparties en compagnie de l’art-thérapeute Cécile Aillerie. L’idée ? Inviter au voyage, favoriser l’ouverture vers l’extérieur et le développement des imaginaires, et pour cela travailler plus particulièrement la notion de « Paysage » au travers de l’Histoire de l’art.
Les premières rencontres ont été des temps « de réception, de glanage ». A partir de différentes représentations de paysages, des plus figuratives aux plus abstraites, le groupe est parti à l’exploration de ses sens pour travailler la perception des œuvres : imaginer les sons de ces paysages (par le biais d’enregistrements sonores), leurs odeurs (en utilisant des huiles essentielles) ou encore leur climat (par la comparaison visuelle).
Chacun a choisi des paysages qui l’attiraient selon sa sensibilité : pour certains, leur choix était guidé par leur appétence pour les éclats de couleur ; pour d’autres, par leur intérêt pour des motifs particuliers ou pour des techniques spécifiques comme la reproduction de détails ou le travail de découpe. C’est ainsi qu’est née une seconde sélection d’œuvres, née des mondes intérieurs de chacun.
Au fil des séances, chacun a cheminé parmi ces productions, à son propre rythme. L’art-thérapeute a porté une attention toute particulière à l’engagement corporel de chaque participant et à leur processus créatif. Les jeunes étant à majorité non-verbaux, c’est toute une autre communication qui s’est mise en place, qui ne passe pas que par les mots.
Chacun prend la direction qui l’inspire à partir de ses ressentis et matériaux récoltés. Session après session, les réalisations servent de base à une nouvelle création pour cheminer de l’extérieur – des paysages observés- vers l’intérieur et la transcription d’un paysage personnel.
– Angélique Lopez, chargée de projets culturels, Rmn-Grand Palais
Une sortie photo au parc adjacent à l’IME a permis de nourrir les imaginaires : les créations oniriques des uns et des autres sont venues se confronter et s’intégrer au paysage du réel, comme une réalité immersive.
Les œuvres ont finalement dialogué entre elles pour former un paysage collectif unique, mis en scène au très beau Musée du Luxembourg, un cadre idéal pour les faire découvrir. Avec une dernière touche : un travail au papier de soie de couleur qui a permis de passer de créations en 2D des jeunes à un paysage en 3D ; de quoi donner encore une autre dimension à leurs créations…
Chacun a pu explorer ses propres directions, espaces, imaginaires.
– Cécile Aillerie, art-thérapeute
Autant de beaux souvenirs conservés et partagés grâce à l’édition d’un superbe livret-trace, librement consultable et téléchargeable ici .
Un projet ayant pu voir le jour grâce au mécénat du Fonds de dotation Entreprendre pour aider.